Vermillon et ambre, je sombre.
L’allégresse est pour toi,
Suis-je ce vers contre
Tu détournerais loi ?
Ma foi, pourpre et azur,
Drapée dans l’imaginaire,
Je découvre toute ta mesure
Pourtant, je demeure à terre.
Car de glace, l’audace avouée
De tes lèvres entr’ouvertes
Me damne à l’amer pavé,
A ma tragique perte.
Suis-je si étranger ? Suis-je si peu habile ?
Que tente le verbe de mon lexique ?
Tu attends plus qu’un vain babil,
Tu espères en secret l’Onirique.
Vermillon et ambre, je m’avoue.
La candeur est tête, en proue.
Suis-je le vent qui s’engouffre ?
Tes voiles gonflent et trépignent,
Mon espoir s’amenuise, souffre,
L’horizon n’est qu’une lointaine ligne.
Mais partout ton sourire patiente.
Partout ton rire éclabousse,
Je serai ton capitaine, ton cuistot, ton mousse !
Sois mon navire, mon innocente.
Pourpre et azur, l’écume et les vagues,
Je vogue, vogue, m’échoue.
Voici ton nom ahh ! je m’ébroue … et…
L’échine hurle… Au loup ! Au loup !
Loup de mer, filou, chenapan,
Je t’aime … ne le sais-tu, tant ?