La fraicheur s’installait doucement alors que le soleil rougeoyait l’horizon, emmenant la brulure de ses rayons avec lui.
Une brise légère balayait les paisibles Tarides, Girafes, Lions, Hyènes, Zèbres allaient s’abreuver. Un troupeau de Kodos s’arrêta avant de continuer sa route.
Les quelques brindilles d’herbe se laissaient bercer par le doux vent, ondulant à son rythme, comme hypnotisées, ne réalisant le danger qu’une fois dans la bouche de ce jeune Kodo éloigné du troupeau.
La mer se brisait sur la côte, comme chaque soir.
Ratchet était calme, mais ses abords beaucoup moins.
La bataille faisait rage.
Epées contre épées, sortilèges et flèches fusaient. Le sang irriguait la terre et les cris perçaient le silence de la plaine.
Personne ne gagnera encore aujourd’hui, et chaque camp repartira avec ses blessés et ses morts.
L’elfe souffla, puis, regardant son félin, il sourit, heureux de la voir encore en vie.
D’un dernier regard, il balaya la scène, observant les derniers pirates se replier comme le faisait ceux avec qui il combattait.
Un feulement le fit sursauter.
- Mmm, c’est toi, tu m’as fait peur, Druide !
Il était là, derrière lui, à le surveiller, comme à son habitude depuis les premières fois où ils avaient combattu ensemble.
Retournant dans les ombres ainsi qu’à Auberdine, le Druide disparu, laissant le Chasseur seul avec son félin se diriger vers un monticule.
Les brindilles d’herbe n’avaient pas l’air fier dans la bouche du kodo, autant que puissent des brindilles d’herbe être fières.
C'est-à-dire pas du tout.
Le jeune Kodo se dandinait en marchant vers son troupeau, l’air heureux d’avoir massacré ces pauvres brindilles. Insouciant, il passa non loin de quelques Lions qui semblaient lui porter un certain intérêt.
Secouant sa crinière, l’un d’eux se leva et commença sa course suivit rapidement d’un second, puis d’un troisième.
Le jeune Kodo, encore loin de son troupeau, senti le danger venir.
Impossible de rejoindre les siens, ces Lions étaient malins. Il n’avait d’autre choix que de fuir à l’opposé.
Si l’on dit que la peur donne des ailes, personne n’a jamais réussi à voler. Par contre elle fait courir vite, très vite même.
Les Lions arrivaient, moteur hurlant, toutes griffes dehors, les dents aiguisées comme… des dents.
Le pauvre jeune Kodo n’avait que peu de chances, lourdaud comme il était. Les paris allaient bon train !
L’herbivore était donné à 100 contre 1.
Une petite longueur d’avance, mais il tenait bon, ce n’était pas fini. Il baissa la tête pour augmenter son aérodynamisme.
Le Lion juste derrière pris la déflagration de l’accélération de plein fouet.
Il s’éleva dans les airs et atterrit dans les branches d’un arbre.
Les deux autres Lions continuaient leur course.
L’un d’eux tenta une approche par le coté, recherchant les points faible du Kodo. Il accéléra encore, sans voir l’arbre qui passait par là.
*Flash spécial*
On apprend qu’un grave accident à eu lieu dans les Tarides. Un Lion en furie a heurté un arbre, alors que ce dernier traversait calmement la savane.
Fort heureusement l’arbre n’a rien. Mais le Lion est mort ce soir.
*Music d’ambiance*
Fatigué de courir, plus très motivé, le dernier Lion stoppa sa course et fit demi-tour, laissant le Kodo foncer tête baissée vers on ne sait où.
Le calme était enfin revenu. Sarhguish donna un petit encas à Bridge.
- Il est temps de rentrer
Le chasseur fit un pas et trébucha sur une lance laissée à terre.
Tombant la tête la première, il amortit sa chute de justesse, et hurla de douleur en voyant qu’il avait posé sa main sur une petite pointe qui trainait par là.
Tout en tenant sa main, il sautillait de douleur et posa ses deux pied sur un râteau qui trainait par la. Le manche lui fracassa le nez.
Le chasseur n’osait plus bouger.
A moitié assommé, il reprenait son souffle, enlevant délicatement la petite pointe de sa main, épongeant son nez. Il cracha et regarda le morceau de dent cassé qui se mêlait au sable.
Se disant qu’il avait eu de la chance que ce ne soit pas pire, l’Elfe releva la tête lorsqu’une énorme masse sombre lui passa sur le corps, le piétinant lourdement de quatre pattes, laissant une bouse au passage.
Apeuré, le jeune Kodo fonçait encore, mais se sentait plus léger. Quelque chose qu’il avait heurté l’avait libérer d’un certain poids.
Il continua sa route sans se retourner.
Bridge, le félin, resta là, à veiller sur son maitre alors que celui-ci n’était déjà plus, à attendre que quelqu’un vienne. De faim, il mourut.
Conclusion : Malgré leur poids, les Kodos peuvent être très véloce.
Essoufflée, échevelée comme après une nuit torride, Valnaelle était enfin arrivée. Elle n’avait aucune idée de ce qui l’avait amené jusque là, mais rien ne l’excitait plus que de le savoir.
L’endroit n’était pas sûr.
De nombreux Nagas surveillaient les lieux et Valnaelle ne tenait pas vraiment à faire leur connaissance. De plus, ils n’étaient pas vraiment sexy !
Observant l’endroit, la petite Elfe se demandait ce qu’elle de chercher.
Ne sachant que faire, elle décida d’attendre un peu.
Avec de la chance, quelqu’un viendrait.
- Bin voilà, c’est gagné, je suis toute décoiffée ! Ca va encore me couter une fortune en coiffeur. Va falloir que je compense en Nature.
L’Elfe sourit à ces mots, recherchant les sensations qu’elle pouvait avoir lorsque son coiffeur préféré lui caressait…
Un bruit de cheval au galop la sortie de ses pensées.
Valnaelle soupira puis se retourna pour se retrouver nez à nez avec la tête d’un cheval de Paladin… mais pas vraiment un gentil Paladin comme pouvais l’être Aemaethe dans ses rêves.
Stoïque, l’Elfe ne bougea pas d’un centimètre, retenant sa respiration, sentant son cœur battre très vite.
Quelqu’un descendit du cheval.
Valnaelle tourna la tête avec un petit couinement et écarquilla les yeux.
- Rooh, vous êtes beeellle
Pas un mais une Paladine venait d’apparaître face à elle. Une humaine, entourée d’un halo de lumière, scintillante de mille feux. Sans un mot, elle fit signe à l’Elfe de la suivre.
Subjuguée, apeurée, la jeune chasseresse la suivit, les yeux fixés sur les hanches voluptueuses ondulants à chaque pas, sans prêter attention aux corps des Nagas jonchant le chemin, ni au moment ou l’humaine s’arrêta.
- Humpf, fardon.
Le nez collé à l’armure, Valnaelle ressentait une douce chaleur glacée, un mélange de ténèbres et de lumière. Elle n’avait aucune envie de s’en éloigner et si laissa même choir.
La Paladine fit un pas de coté, regardant l’Elfe se rattraper de justesse et sourire bêtement.
- On fait quoi ici ?
D’un signe du regard, l’humaine indiqua une stèle et s’en approcha. D’une main, elle brisa la pierre, d’une main, elle fit naitre l’ombre. Fermant les yeux, de cette même main, la lumière apparue, formant, petit à petit, un félin.
Valnaelle, effrayée, fit un pas en arrière et observa la scène. La Paladine la fixait d’un regard sombre, pas ce regard chaud que lui lançait Feandil dans ses rêves, mais un regard froid et quelque part, triste.
- Il est pour moi ?
La chasseresse sourit, comprenant pourquoi elle se trouvait là. Il allait falloir qu’elle soit forte pour apprivoiser ce félin. Se concentrant de toutes ses forces, effaçant les divers rêves de Paladins de son esprit, elle chercha à ne faire qu’un avec ce félin.
Celui-ci la cherchait aussi, elle le sentait, mais l’image de Nitîrkallak lui vint à l’esprit à ce moment là. Satané Paladin qui se refusait à elle, il fallait qu’elle y pense maintenant.
Serrant les dents, fermant les yeux, Valnaelle senti le félin s’approcher. Elle l’avait trouvé, sans vraiment savoir comment.
Epuisée, la chasseresse tomba à genoux, serrant son nouvel ami dans ses bras. Elle enfuit sa tête dans le pelage et caressa doucement son minou, tout chaud, tout doux.
Relevant la tête, elle chercha la Paladine du regard, sans la trouver. Elle ne l’avait même pas entendu partir.
A nouveau, elle prit son minou contre elle, se demandant comme elle pourrait bien l’appeler.
Seul Sahr lui vînt à l’esprit.